Alors que 2014 s'est clôturé sur un bilan de sécurité routière négatif affichant une légère reprise à la hausse des accidents après 12 années de baisses consécutives, l'association « 40 millions d'automobilistes » tenait à décrypter ce résultat.
Il n'existe pas de « bonne » année de sécurité routière
En préambule et pour lever toute ambiguïté, nous devons préciser qu'il est très difficile de parler de « bonne » année de sécurité routière tant que nous dénombrerons des décès sur les routes. Cependant, force est de constater que le bilan 2014, souvent présenté ces derniers jours comme « noir », doit être relativisé. 2014 est en effet la deuxième meilleure (ou moins mauvaise) année de sécurité routière depuis la création des statistiques. En aucun cas, l'année 2014 ne vient rompre la courbe de baisse des accidents amorcée en 1972. Le bilan 2014 aura juste le tort de s'inscrire suite à un bilan 2013 marquant une chute brutale de l'accidentalité. Rappelons tout de même qu'avec un premier bilan évalué par l'association de 3389 tués sur les routes, 2014 affiche 256 victimes de moins qu'en 2012 et 870 de moins qu'en 2011.
Des disparités régionales avérées et un bilan en trompe l'œil
Si la hausse de la mortalité sera vraisemblablement inférieure à 4% (3,7 % selon nos estimations) à l'échelle du territoire national, notons tout de même que cette hausse n'est pas équilibrée. Ainsi, la Bretagne voit par exemple sa mortalité routière augmenter de 14%, l'Alsace de plus de 41%. A elles seules, ces deux régions portent près de 40% du poids de l'augmentation de la mortalité routière nationale. Dans ce contexte, impossible de mettre en avant l'argument d'un changement de comportement des automobilistes français face à un relâchement de la répression, d'autant que l'Alsace, comme la Bretagne s'est dotée de radars mobiles de dernière génération cachés dans les plaques d'immatriculations des véhicules banalisés des forces de l'ordre.
Rappelons aussi pour lever toute ambigüité que la période de désactivation des radars bretons suite aux actes de vandalisme n'avait eu aucun effet négatif en termes de mortalité sur les routes. Au contraire, durant les mois de désactivation, les accidents mortels ont été à la baisse.
Si cette hausse montre des disparités régionales, elle montre aussi d'énormes disparités entre les usagers. Ainsi, si les automobilistes semblent être épargnés par la hausse du nombre d'accidents mortels, il convient de noter que les usagers vulnérables (piétons, cyclistes, 2 roues) sont les catégories les plus touchées par la hausse.
L'effet de la répression focalisée sur la « vitesse » touche à sa fin
Alors que d'autres pays présentant de bien meilleurs résultats que la France en termes de sécurité routière font progressivement marche arrière sur l'augmentation du nombre de radars (comme le Royaume-Uni qui a désactivé près de 60% des radars sur son territoire), la France ne pourra pas désigner en cause de la légère reprise des accidents mortels l'arrêt du développement des radars. Au contraire, la France n'a cessé en 2014 de faire progresser son parc « radars » (fixes et mobiles). Un radar ne mesure qu'un seul paramètre de sécurité routière : la vitesse à un instant T, occultant de fait tous les comportements dangereux qui n'apparaissent pas au radar (franchissement de ligne continue, distances de sécurité...)
Des mesures à prendre
S'il est capital d'entendre que ce n'est pas la mesure politique à elle seule qui agit sur la courbe des accidents, il est néanmoins nécessaire de reconnaitre les lacunes de notre pays qui n'apparait pas dans le haut du classement de la sécurité routière à l'échelle européenne.
- Entretenir les routes : chaque année, les dépenses de l’État pour l'entretien de nos routes diminuent comme une peau de chagrin. Pourtant il s'agit d'un des trois paramètres capitaux pour assurer la sécurité des usagers (un véhicule en bon état conduit par un usager raisonnable sur une route entretenue). De même les investissements routiers français pâtissent aujourd'hui d'un lobby environnementaliste qui considère que tout investissement routier est un mauvais signal pour la préservation de la « planète ». Rappelons que la sécurité routière nécessite surtout des investissements pour préserver la vie des usagers de la route.
- Lutter contre les drogues au volant : « 40 millions d'automobilistes » rappelle que de plus en plus d'accidents mortels sont marqués par la présence de stupéfiants lors des analyses sanguines des tués. Nous devons comprendre que sans mesure forte, les stupéfiants au volant deviendront le fléau de la sécurité routière du 21ème siècle.
- L'alcoolémie : alors que l'Angleterre a réussi le pari de minimiser la mortalité due à l'alcoolémie au volant (7 à 10 % des accidents mortels) tout comme l'Allemagne (20%), la France ne parvient toujours pas à suivre l'exemple de ses voisins européens. En cause notamment, le manque de contrôles alcoolémie comparativement à l'abus de ceux sur la vitesse des véhicules (la France est le seul pays européen à appliquer un retrait de point pour les petits excès de vitesse de moins de 10 km/h)
- L'usage du téléphone tenu en main : même si certains pays comme la Suède continuent à tolérer l'usage du téléphone tenu en main, plus aucun usager de la route ne conteste la dangerosité de son utilisation lorsqu'il est manipulé. Aussi, « 40 millions d'automobilistes » appelle à une grande campagne de communication sur l'intérêt des systèmes embarqués au sein du véhicule qui permettent de sécuriser au maximum son utilisation.
Bien d'autres pistes encore sont évidemment proposées par l'association « 40 millions d'automobilistes ». En octobre 2013, l'association remettait aux parlementaires ainsi qu'au Ministre de l'Intérieur les idées des automobilistes français pour une amélioration de la sécurité routière dans un livret « Raconte-moi la route de tes vacances, les idées des français pour sauver des vies ».
Une note positive
S'il est incontestable que l'année 2014 présente un bilan de reprise des accidents dans sa globalité, l'association « 40 millions d'automobilistes » souligne que décembre 2014 aura été le meilleur mois de décembre de sécurité routière depuis la création des statistiques, prouvant ainsi qu'il n'y a pas eu de changement de comportement des automobilistes.
Cette donnée atteste aussi que la baisse des prix des carburants n'a pas d'effets négatifs de sécurité routière comme certains voudraient bien le laisser supposer.
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Commentaires
Bonjour,
Je suis sur que cette méthode va être inefficace, en plus elle jette une discrimination sur les jeunes ce qui n'est pas très pédagogue. J'ai déjà signalé plusieurs fois des points noirs dans ma région (manque de visibilité, routes en mauvaises états ou défauts de signalisation) que les soi-disant "experts" de la sécurité routière devraient analyser. De même, pouvons nous avoir le distinguo entre les accidents avec poids-lourds, autos, motos, vélos et piétons, ceci permettrait de mieux cibler les actions à faire. Par exemple, pour les 2 roues, l'obligation de respecter le code de la route et de porter un gilet fluo serait plus simple que les loupiottes "inexistantes" pour la plupart. C'est simple et pas cher.
Faites-moi plaisir ! Nous sommes tous victimes du matraquage gouvernemental et du lavage de cerveau en matière de vitesse. Ne parlons pas d'excès de vitesse de moins de 10 km/h. Il s'agit de dépassements de vitesse limitée abusivement basses par les Pouvoirs publics. L'excès de vitesse est dangereux (cf. le code de la route). Le dépassement de vitesses limitées n'a pour résultat que de grossir les caisses de l’État, par suite du racket scandaleux dont sont victimes les automobilistes. Signé Danton. 42 ans de permis. Vitesses largement dépassées sur routes et autoroutes en toute sécurité et jamais un accident ni même un accrochage. Moi je sais que, sauf excès de vitesse caractérisé, la vitesse n'est jamais une cause d'accidents. Apprenons au Français à conduire ! Et ne les limitons pas abusivement dans tout car la conséquence en est un irrespect de tout, y compris des règles utiles, c'est-à-dire toutes, sauf les limitations de vitesse débiles ! CQFD.
tres,tres forte la " tite " Perichon.En ce qui concerne le téléphone au volant,qu'elle me dise : comment voir des conducteurs ( trices ) avec des vitres TEINTEES si ils utilisent leurs kit main libre ,même les personnes qui portent leur hijab,comment voulez-vous que les forces de l'ordre puissent voire au travers des vitres latérales .Qui à laissé faire cette chose ridicules.certainement les mêmes qui sont au gouvernement,comme malheureusement la plupart des choses.....
on laisse faire & puis après ;nous verrons bien mais parfois cela prend tellement d'ampleurs qu'il est trop tard pour revenir en arrière.Bravo messieurs et dames continué ,mais sans moi
Je dis à cette personnes quelle se mette à leurs places "je ne suis pas flic "
Mme Perrichon : à quand la voiture à cheval "bien entendu même ceux du gouvernement.Mais une autre question demeure " qu'auront'ils a ce mettre sous la dent tous les actionnaires des groupes pétroliers et autres.....
CHOUETTE FINI LA POLLUTION et comme la vitesse diminue de+ en+ ,je n'aurai qu'à poussez ma voiture;comme beaucoup d'autres
quelqu'une qui à besoin de faire du " beuzz "
la hausse des accidents , et bien voila le tout répressif comme le font les gouvernements depuis des années ne servent qu'a enrichir les caisses de l'état et ce n'est pas en mettant des nouveaux radars aux endroits qui peuvent rapporter du fric que ça va changer .