Conformément à la décision du Conseil interministériel à la Sécurité routière du 09 janvier 2018 et au décret n°2018-487 du 15 juin 2018 relatif aux vitesses maximales autorisées des véhicules, la limitation de vitesse sur les routes à double sens sans séparateur central du réseau secondaire français sera abaissée de 90 à 80 km/h. La nouvelle réglementation entrera en vigueur dès le dimanche 1er juillet 2018 ; l’objectif affiché par le Gouvernement est de "sauver 300 à 400 vies" par an.
Pendant plus de 3 ans, l’association "40 millions d’automobilistes" s’est battue contre la mise en œuvre de cette mesure, dont elle a prouvé à maintes reprises l’inutilité en termes d’amélioration de la sécurité des usagers de la route et les aspects néfastes pour la mobilité des Français et l’économie des territoires les plus dépendants au réseau routier secondaire.
Malgré la très forte opposition des Français aux 80 km/h (76 % de la population rejette la mesure de l’abaissement de la vitesse maximale autorisée) et la mobilisation des usagers de la route, toutes catégories confondues, lors de manifestations organisées dans toute la France, le Premier ministre Édouard Philippe a refusé jusqu’au bout toute discussion et tout aménagement de la mesure.
À partir du 1er juillet 2018, chaque usager motorisé sillonnant les routes françaises sera donc tenu de se conformer à la nouvelle réglementation... au moins pour deux ans ! Car il s’agit pour l’heure d’une expérimentation, qui doit se dérouler du 1er juillet 2018 au 30 juin 2020, au terme de laquelle rendez-vous est pris pour déterminer si la mesure aura effectivement permis de réduire l’accidentalité et la mortalité routières et si elle doit, en conséquence, être adoptée définitivement ou abandonnée.
Cependant, aucune commission, aucun groupe de travail ou organisme n’a été chargé officiellement par le Gouvernement d’étudier les impacts de l’abaissement de la vitesse maximale autorisée, ce qui permet légitimement de mettre en doute la rigueur et l’honnêteté avec laquelle sera menée cette expérimentation nationale.
C’est pourquoi l’association "40 millions d’automobilistes" crée aujourd’hui un Comité indépendant d’évaluation des 80 km/h, composé d’associations d’usagers de la route, d’associations de victimes d’accidents de la route et d’experts en sécurité routière, pour évaluer la pertinence de la mesure pour la réduction du nombre et de la gravité des accidents de la route.
Chaque mois, le Comité analysera les données d’accidentalité routière disponibles ; un bilan d’étape sera réalisé tous les 6 mois, qui estimera s’il existe un potentiel lien de causalité entre une limitation de vitesse abaissée et l’évolution de l’accidentalité routière. À l’issue de la période d’expérimentation, s’il est établi par le Comité que le passage aux 80 km/h n’a pas permis d’impacter positivement la sécurité des usagers, il formulera officiellement une demande visant l’abandon pur et simple de la mesure.
Commentaires
annonce du jour : que faut-il penser des rétentions d'information des autorités sur les contrôles de police envers les services Waze & Coyote ? qui croire ?
Je pense que vous vous faites des illusions sur l'honnéteté et la rigueur de ces Messieurs, ils manipulent déjà l'information avant et ne vont pas se gêner, dans 2 ans, pour édicter des règles qui les arrangent et ne contrarient pas leurs egos surdimensionnés...
Il y a trois façons de mentir : ne pas dire la vérité, dire le contraire de la vérité...et faire des statistiques
ce comité pour être crédible il faudrait que les Pérochon & Got soient participants de mème que le ministère de l'intérieur et celui de la santé, faute de quoi on nous traitera comme toujours de lobby
Tout a fait d'accord avec votre initiative
Les bilans d'étape les plus exhaustifs possibles:
- accidentologie par rapport aux km parcourus,
- travaux d'aménagement et ou réparation des axes concernés reduisant ainsi l'accidentalité (à ne pas mettre au profit de la baisse de vitesse)
- hausse fréquentation des autoroutes et donc baisse sur les axes secondaires.
- impact économique et répercution des coût sur les prix à la consommation, consécutif à l'augmentation des temps de transport des routiers, en effet beaucoup d'automobilistes seront bien en dessous des 80 km/h pénalisant ainsi les routiers et professionnels de la route roulant le plus souvent possible aux limites des vitesses autorisées.
bilan sur la répression suite aux dépassements de vitesse autorisées: nombre de contravention, dépassements relevés en km/h (exemple 90% des amendes concernent des dépassements inférieur à 10 km/h) , montant des amendes percues par l'état, nombre de points perdus et permis annulés, et augmentation des conduites sans permis.
A l'issue de ces bilans d'étape, une large diffusion et campagne d'information me semble nécessaire.
Ca me parait indispensable !! Avec un premier vrai bilan complet au 30 juin 2019.
Neutralité et objectivité garanties à coup sûr !