(Image de l'article du magazine Auto Journal du 1er août 1974)
Le 29 avril prochain, dès 7h30, une voie réservée aux bus et aux taxis sera mise en service sur l’autoroute A1 dans le sens Roissy Paris. Pour la ville de Paris, qui avait annoncé cette mesure le 27 février dernier, cela permettrait de « fluidifier la circulation ». L’association « 40 millions d’automobilistes » annonce d’ores et déjà que cette mesure ne permettra en aucun cas de fluidifier le trafic aux heures de pointe.
En quoi consiste la mesure ?
Sur une distance de 5 km, les automobilistes ne pourront plus emprunter la voie de gauche de l’A1 par l’A86 au niveau du Stade de France (Seine-Saint-Denis), durant les heures de pointe entre 6h30 et 10h le matin, hors week-ends, jours fériés et vacances scolaires. Cette voie sera exclusivement réservée aux bus et taxis. Dans les mois à venir, les véhicules de covoiturage pourront également l’utiliser.
Les politiques ne devraient-ils pas apprendre de leurs erreurs ?
Une voie réservée aux bus et aux taxis, cela n'est pas nouveau ! En effet, la mesure a déjà été expérimentée à deux reprises par le passé :
- Une première fois au printemps de l’année 1974 : les dirigeants de l’époque avaient décidé de mettre en place, sur le même tronçon d’autoroute, une voie réservée aux taxis et aux bus. Mais à peine quelques mois après sa mise en application, cette voie était réouverte à la circulation de tous les usagers de la route (voir ci-dessus l’article du magazine Auto Journal du 1er août 1974), preuve de l’échec de l’expérimentation.
- En 2009, l’expérience fut renouvelée. L’aménagement de la voie avait permis aux taxis de gagner quelques minutes sur leur trajet, mais cela s’était traduit par d’énormes embouteillages pour les automobilistes.
Vous l'aurez donc compris, les automobilistes vont encore subir une mesure déjà testée dans les années antérieures et qui ne fonctionne absolument pas. La ville de Paris n'en est pas à son premier essai avec cette fameuse voie réservée. Pourtant, après deux échecs cuisants, elle persiste et s'apprête à reproduire la même erreur. Jamais deux sans trois ?..
Une mesure coûteuse pour un résultat négatif
Pour mettre en place cette mesure qui densifiera les bouchons, l’État a tout de même investi 8 millions d’euros, pour financer la signalisation dynamique (panneaux de signalisation lumineux informant les usagers des autorisations d’accès aux voies de circulation), mais aussi les portiques et systèmes de vidéo-surveillance qui seront utilisés pour verbaliser les contrevenants, qui encourront une amende de 4ème classe (135 €).
Quel est l’intérêt pour l’État de s’entêter dans une mesure qui n’a jamais fonctionné depuis 40 ans, si ce n’est de jeter par les fenêtres l’argent des contribuables ?
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