Alertée par les inquiétudes formulées par les usagers de la route quant à l’état des chaussées et des infrastructures routières, l’association "40 millions d’automobilistes" lançait, le 26 novembre 2015, une action participative baptisée "J’ai mal à ma route" (www.jaimalamaroute.com) visant à recueillir des témoignages des usagers et à dresser une carte de France des routes les plus dégradées, pour sensibiliser les Pouvoirs publics.
Cette carte, "40 millions d’automobilistes" la publie dans le livret J’ai mal à ma route : quelles sont les routes les plus dégradées de France ?, qui compile les résultats de cette vaste opération et dévoile, témoignages à l’appui, le palmarès des 3 routes les plus dégradées dans chaque département, parmi celles qui ont été signalées par les usagers sur le site Internet. Le document sera adressé au ministre des Transports, au ministre de l’Intérieur, au Délégué interministériel à la Sécurité routière, aux élus parlementaires et à l’Association des Maires de France.
>>> Consulter le livret J’ai mal à ma route : quelles sont les routes les plus dégradées de France ? <<<
La route, un enjeu économique, social et sécuritaire
Le Projet de loi relatif à la sécurité des infrastructures et systèmes de transport rappelait que "47% des accidents de la route comportent des facteurs se rapportant à l’infrastructure". Parallèlement, selon un sondage réalisé en 2015*, la dégradation des routes constitue une source d’inquiétude pour 75% des Français.
C’est parce que la diminution continue des subventions allouées à l’entretien de nos routes n’est pas compatible avec ce sentiment d’insécurité justifié que l’association "40 millions d’automobilistes" a pris l’initiative de rassembler les témoignages de ceux qui parcourent la route au quotidien et de pointer du doigt les dégradations de nature à mettre en péril leur sécurité :
Le réseau routier assure aujourd’hui 87% des trajets de transport de personnes et de marchandises ; les enjeux économiques, sociaux et sécuritaires liés à la qualité des infrastructures routières sont donc colossaux. Pourtant, depuis une vingtaine d’années, les dotations de l’État destinées à l’entretien des routes sont nettement insuffisantes. En conséquence, les routes se détériorent, les conditions de sécurité des usagers se dégradent et ce, particulièrement sur le réseau secondaire (voies départementales), où l’on dénombre le plus d’accidents mortels.
Les réseaux départementaux et communaux en péril
Depuis 2004, les départements doivent assumer l’entretien de la quasi-totalité des routes de France, au moyen de crédits d’État qui ne cessent de diminuer (-27% chaque année depuis 2011). Les collectivités se contentent donc le plus souvent de réaliser dans l’urgence la plus totale les opérations indispensables d’entretien curatif, plus coûteux que l’entretien préventif des chaussées, pour éviter la ruine complète de la route.
Nous comprenons la situation financièrement complexe dans laquelle se trouvent les Conseils départementaux et les communes. Mais à force de repousser l’entretien de la voirie "faute d’argent", on crée de nouveaux points noirs sécuritaires et, ainsi que le montre la carte de France des routes les plus dégradées , aucun département n’est en reste. "40 millions d'automobilistes" publie donc les résultats de l’opération "J’ai mal à ma route" dans l’espoir de sensibiliser les Pouvoirs publics et les décideurs locaux à la nécessité absolue d’anticiper les besoins d’entretien préventif des chaussées, à la fois pour employer l’argent public à bon escient et pour améliorer la sécurité des usagers de la route.
Un classement des 3 routes les plus dégradées par département
À la suite d’une présentation générale du réseau routier français et des enjeux liés à son entretien, le livret J’ai mal à ma route : quelles sont les routes les plus dégradées de France ? propose, pour chaque département, le palmarès des 3 routes les plus dégradées.
Ces routes ont été identifiées grâce aux quelques 31186 signalements de routes détériorées déposés sur le site Internet www.jaimalamaroute.com entre le 26 novembre 2015 et le 1er mars 2016 par les usagers de la route, à travers toute la France.
Pour chaque département, la fiche-résultats expose les 3 témoignages décrivant ces routes jugées les plus dangereuses du département ainsi qu’une illustration. Les dégradations constatées peuvent concerner des fissures, des nids-de-poule, des ralentisseurs hors-normes, des virages dangereux, une signalisation routière dégradée ou inadaptée… et sont de nature à mettre en danger les usagers qui circulent sur ces voies.
L’association "40 millions d’automobilistes" appelle aujourd’hui les collectivités gestionnaires de ces routes dégradées à mettre en place au plus vite un plan de rénovation ou de remise en état des infrastructures routières signalées dans le livret, de façon à éliminer les risques qu’elles représentent pour les Français.
>>> Consulter le livret J’ai mal à ma route : quelles sont les routes les plus dégradées de France ? <<<
* Sondage réalisé par le Syndicat des Équipementiers routiers et l’organisme Opinion Way : Les Français et la sécurité routière (septembre 2015).
Commentaires
Très bonne initiative ce sondage, il aurait mérité d'avoir un peu de pub, pour que plus de gens témoignent.
Pas d'accord.
Une fois que les crédits sont alloués, ils doivent être dépensés sous peine ne pas être renouvelés l'année suivante (dixit le conseil municipal). Et c'est stupide, car si vous n'avez pas de route à réparer une année ça ne veut pas dire que vous n'en aurez pas l'année suivante, bien au contraire.
Le truc, c'est que les collectivités se mettent à réparer des routes qui n'en ont pas besoin.
Ainsi, je peux déterminer avec exactitude les portions de route sur lesquelles il y aura des travaux par chez moi, puisque ce sont les mêmes chaque année.
Par contre, les portions complètement défoncées, on n'y touche pas. Trop coûteux. Et on n'a pas les sous. Et comme il faut qu'on dépense le peu qu'on nous donne, on ne peut pas économiser d'une année sur l'autre, et on doit donc dépenser pour entretenir des portions en bon état puisqu'on n'a pas assez pour s'attaquer aux portions en mauvais état.
Il y a de quoi se frapper la tête contre un mur...
Pour que l'appel de 40 millions d'automobilistes soit entendu, et que les collectivités s'attaquent enfin aux routes dégradées et aux signalisations inadaptées/inexistantes/incohérentes/hors normes, il y a tout un système à revoir.
(à commencer par mettre en place des gens compétents en matière de normes et de signalisation routière. On ne peut pas continuer à confier les décisions sur l'implantation de la signalisation à des gens dont ce n'est pas le métier. Je pense aux conseils municipaux, notamment...)