Lundi 11 mai, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé les axes sur lesquels l'expérimentation de l'abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h va être appliquée. Les tronçons concernés se trouvent sur la RN 7 (18 km dans la Drôme), la RN 151 (17 km dans la Nièvre et 32 km dans l'Yonne) et la RN 57 (14 km en Haute-Saône). Au total, 81 kilomètres à peine sont concernés.
Pourquoi une expérimentation ?
L'expérimentation de la mesure d'abaissement de la limite de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire est en train de se concrétiser et certains y voient déjà les prémices d'une généralisation à toute la France. Pourtant, en juin 2014, le ministre s'est clairement opposé à la baisse généralisée des limitations de vitesse. Position qu'il n'a cessé de réaffirmer depuis.
Mais alors, pourquoi cette expérimentation ? Bernard Cazeneuve fait preuve de pragmatisme. À l'heure où une grande majorité des Français ne croit pas au bienfondé d'une telle mesure, il serait illusoire de faire croire qu’une seule mesure " miracle " peut faire baisser d’un coup la mortalité. Monsieur Cazeneuve pense à juste titre que la baisse de la mortalité ne se fera qu'avec une politique globale de sécurité routière, qui n'est pas basée uniquement sur la vitesse.
Nous avons la satisfaction d'avoir enfin un ministre de l'Intérieur en phase avec les propositions de sécurité routière faites par " 40 millions d'automobilistes " depuis des années.
Une tentative de " putsch " pour obtenir gain de cause
Face au refus catégorique du ministre de l'Intérieur de céder à leurs exigences, les partisans du 80 km/h au sein de Conseil National de Sécurité Routière tentent maintenant d'écarter Bernard Cazeneuve du CNSR (dont il a actuellement la responsabilité), au profit du premier ministre Manuel Valls, qui serait plus enclin à valider leurs sollicitations.
Si certains média osent maintenant parler de la manœuvre visant à enterrer la mesure (notamment l'article du Point), certains intervenants se plaisent encore à faire planer un vent de psychose en faisant croire qu'une généralisation de la baisse des limitations de vitesse nous pend au nez, alors que celle-ci est clairement en péril.
Le sujet doit être clos une bonne fois pour toutes. Dans l'état actuel des choses, relancer cette polémique revient à l'accréditer : s'il était encore question d'abaisser la vitesse à 80 km/h en France, les lobbies anti-voitures ne seraient pas en train de se déchaîner contre le Ministre en média.
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