Ce mardi 05 mai 2015, la mairie de Paris annonce la mise en place en juin prochain d’une grande " consultation " auprès de ses administrés dans le but de recueillir leur opinion sur l’aménagement des voies sur berges de la rive droite. Alors que les travaux destinés à fermer à la circulation automobile les quais bas de la rive gauche ne sont terminés que depuis quelques mois, la Mairie envisage d’ores et déjà de piétonniser un large tronçon de la rive droite, entre le 1er et le 4ème arrondissement.
Des temps de trajets quotidiens doublés
Dans une question orale du 09 octobre dernier, le sénateur-maire de Saint Maurice (Val-de-Marne), Christian Cambon, s’inquiétait de l’accélération du projet de la mairie de Paris visant à transformer en zone piétonnière les quais de Seine rive droite. Il mettait notamment en avant le fait que, contrairement aux affirmation d’Anne Hidalgo, maire de Paris, aucun bilan sérieusement réalisé n’avait permis de démontrer un quelconque effet positif de la fermeture des voies de la rive gauche. Et pour cause : selon une étude réalisée par le Médef en 2014, les reports de circulation des anciennes voies de la rive gauche ont provoqué un allongement des temps de parcours quotidiens d’en moyenne +41% entre le Pont Neuf et la Concorde et de +53% sur la rive droite. La fermeture envisagée de cette même rive droite engendrerait, selon cette même étude, une multiplication par deux des temps de trajets actuels.
De son côté, la société d’études d’info-trafic Inrix avait estimé en 2013 (année de la fermeture des voies sur berges rive gauche) que les coûts liés aux embouteillages à Paris entre 2013 et 2030 augmenteront de +51% et les émissions annuelles de CO2 de +13%.
Seule Anne Hidalgo continue à prétendre que les trajets des Parisiens et des Franciliens sur cet itinéraire n’ont augmenté que « d’une ou deux minutes » et que l’opération a eu un effet bénéfique sur la pollution. Des chiffres censés justifier aujourd’hui les nouvelles fermetures de voies de circulation sur la rive droite.
La fermeture des voies sur berges de la rive gauche a provoqué une aggravation des conditions de circulation non seulement sur les axes à proximité des quais, mais aussi sur le périphérique. Ces embouteillages supplémentaires se traduisent par des émissions polluantes et des nuisances sonores accrues pour les riverains. De plus, les conséquences sur l’économie locale et régionale sont dramatiques. Les effets constatés sont à l’exact opposé de ce que l’on souhaiterait voir ; comment Anne Hidalgo peut-elle imaginer une seule seconde qu’étendre la mesure à la rive droite améliorerait la situation ?
Une consultation publique démagogique
En 2010, déjà, le projet de fermeture des voies sur berges de la rive gauche avait fait l’objet d’une " consultation publique " ; les Parisiens avaient été nombreux à y prendre part. Problème : alors que 78 % d’entre eux rejetaient le projet, la Mairie n’a pas hésité à mener jusqu’au bout et de manière radicale l’aménagement piétonnier des quais bas. Cette méthode a été vigoureusement dénoncée, à la fois par les maires des arrondissements concernés et par les maires des communes riveraines, dont les habitants empruntaient quotidiennement ces axes pour aller travailler.
Pour " 40 millions d'automobilistes ", la concertation qui s’ouvrira en juin n’est qu’une parodie : la mairie de Paris projette de mettre en place une exposition pour montrer aux Parisiens « le potentiel de la piétonisation » et à l’issue de cette propagande, on demandera aux gens non pas s’ils sont favorables ou non au projet, mais de proposer des idées d’aménagements pour les tronçons qui seront fermés à la circulation. Si la Mairie tenait vraiment à mener sa politique de transports avec l’assentiment des Parisiens, jamais cette mesure – qui a quand même coûté près de 40 millions d’euros aux contribuables – n’aurait vu le jour. Anne Hidalgo n’a que faire de l’opinion des Parisiens, et encore moins de celui des banlieusards. Seules les revendications insensées des lobbies écologistes font écho dans sa politique.
Ainsi, « 40 millions d’automobilistes » réactive son site internet www.nonalafermeturedesvoiessurberges.com et invite tous les opposants au projet à venir signer la pétition en ligne.
Commentaires
Une chose que Anne Hidalgo n'a pas compris, comme pas mal d'écolos d'ailleurs, c'est qu'il faut d'abord réduire la circulation automobile avant de supprimer des voies.
Résultat, les usagers qui passaient par les rives mettaient moins de temps à traverser Paris, et donc polluaient moins. Maintenant, ils sont pris dans les embouteillages, et le fait d'accélérer et de ralentir tous les 50 mètres augmentent considérablement la consommation, et par conséquent la pollution. Sans compter le temps supplémentaire pour évacuer la capitale.
Ca me rappelle les écolos qui s'étaient opposés à la construction d'un tunnel traversant Grenoble pour joindre l'autoroute A41 à l'A40. Résultat, aujourd'hui pour passer Grenoble c'est pas moins d'une heure de bouchons pendant les heures de pointe. Ils avaient pas dû comprendre qu'il n'y a rien de plus mauvais que les embouteillages quand on essaie de purifier l'air d'une agglo. Un non-sens écologique et économique!