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Le serpent de mer refait surface. Contrairement au projet de limitation à 80 km/h sur les routes, je ne vois guère de protestations. C'est qu'il s'agit d'une mesure socialement clivante: les jeunes contre les vieux. Les premiers applaudissent en majorité, les seconds se taisent. Je pense que la mesure va passer, car, précisément c'est son caractère clivant qui intéresse les pouvoirs publics: diviser pour mieux règner. Pourtant, cette mesure, qui gagne du terrain en Europe, me paraît absolument catastrophique. Les statistiques montrent clairement que les conducteurs à risque ne sont pas les plus âgés, mais au contraire les plus jeunes. Mais il est facile - et habituel - d'interpréter les chiffres à des fins partisanes. Il s'agit bien, ou peu s'en faut, du retrait du permis de conduire aux personnes âgées, car il n'y aura sans doute pas beaucoup de rescapés des visites médicales. Ce sera encore une usine à gaz comme nous savons si bien les faire en France. Il y aura vraisemblablement les tests psychotechniques pour lesquels il faudra manipuler souris et autres joysticks pour faire face à des situations comparables à celles que l'on rencontre dans les jeux video... tests déjà obligatoires après toute suspension de permis de conduire de plus d'un mois... imaginez un octogénaire en face d'un tel appareil sensé vérifier l'acuité de ses réflexes. Pour ceux qui franchiront l'étape avec succès, il y aura ensuite la visite médicale proprement dite : la plupart de ces personnes consomment des médicaments réputés induire de la somnolence et autres inconvénients réels ou supposés. Mais n'oublions pas que ces personnes conduisent actuellement, et qu'elles ne sont pas un facteur de risque, leurs faiblesses et manques étant palliés par l'habitude et les réflexes qu'ils ont acquis pour compenser ceux qui leur manquent. Mais, bien évidemment, si l'on supprime 5 ou 6 millions de conducteurs, il y aura forcément moins de morts sur les routes, c'est mathématique, et ce, quelle que soit la catégorie de conducteurs visés. Il convient donc de se demander si la politique répressive actuelle n'a pas d'autre objectif que celui de réduire le nombre de conducteurs. Le retrait du permis de conduire à la majorité des personnes âgées, aura une portée sans commune mesure avec celle de la limitation à 80 km/h sur route. Des millions de gens seront, du jour au lendemain, cassés, anéantis, immobilisés, dans l'impossibilité de poursuivre le mode de vie auquel ils tiennent. Au Danemark, où cette mesure a été implantée, on a constaté un taux accru de suicide dans la population concernée. L'on ne peut imaginer des visites médicales "lignt": la visite médicale sera drastique ou ne sera pas, car les médecins examinateurs engagent leur responsabilité. Nul doute que si les pouvoirs publics veulent faire passer cette mesure, ils n'auront aucune difficulté à surmédiatiser 2 ou 3 accidents récents impliquant des vieux conducteurs... en s'abstenant évidemment de faire le pendant en montrant en parallèle des accidents impliquant des jeunes
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Réponses
Alors, pourquoi le leitmotiv de l'instauration d'une visite médicale obligatoire pour les vieux conducteurs revient il sans cesse ?
Parce qu'il s'agit d'une demande, émanant de la majorité de la population ! Apparemment, 75 % des français seraient favorables à l'instauration de cette contrainte pour les seniors ! Cela relève, à mon avis, d'une obsession vieille comme le monde qui pourrait se résumer en ce slogan : 'Place aux jeunes', lequel s'applique également au monde politique, à celui du spectacle, etc..
On n'obtiendra pas une visite médicale 'soft', excluant seulement ceux qui sont vraiment inaptes à la conduite… car dès lors qu'un médecin doit engager sa responsabilité en validant une aptitude à conduire, il va forcément vouloir limiter – pour lui - les risques au minimum. Ainsi, s'il examine une personne sujette, par exemple, à des crises de tachycardie ou une qui prend un médicament susceptible de provoquer de la somnolence, le médecin aura tendance à penser que, sans doute, il y a moins d'une chance sur mille que cela provoque un accident… Le problème, c'est que, ce médecin pourrait bien contrôler ainsi plus de mille personnes en l'espace de quelques mois, et qu'alors il y a statistiquement une quasi certitude que le phénomène se produise…
Dès lors que cela implique qu'un médecin engage sa responsabilité, le processus sera nécessairement vicié, ainsi que j'ai pu le voir sur un forum de discussion sur le sujet en Ontario (Canada), où il était apparemment constaté que les conducteurs âgés ayant été confirmés aptes, étaient en forte majorité des "notables", en nombre disproportionné par rapport à la population. Sans doute le médecin contrôleur se montrera-t-il plus enclin à prendre un risque pour une personne respectable et susceptible de lui rendre un service en retour.
et encore une ineptie visant les "anciens" dont je suis, que je sache quand nous sommes médicalement en incapacité de conduire la responsabilité première revient au corps médical, on ne fait pas tant de problème pour "placer" un gus jugé incapable en asile psychiatrique